La petite mosaïque : Ariane réveillée sur l’île de Naxos

- au centre, Ariane et un satyre
- tout autour, trois portraits de femmes à différents moments de la vie, alternés à trois masques de théâtre
- deux Amours ailés et huit motifs floraux.

Lors de la découverte de la mosaïque en 1989, on avait cru reconnaître, dans le médaillon central, Bacchus (Dionysos pour les Grecs) et Ariane sur l’île de Naxos. Par la suite, l’étude iconographique a démontré que le soi-disant Bacchus faisant face à Ariane ne serait pas le dieu du vin et du théâtre, mais un satyre de son cortège. Peu importe : le mosaïste a illustré une scène riche de détails qui permettent d’identifier l’histoire et ses protagonistes.
Le personnage masculin, torse nu, est sur le point de découvrir – au propre et au figuré ! – une jeune fille, comme le montre le geste éloquent de sa main gauche. La mimique de son expression – les sourcils haussés et les lèvres arrondies en un Oh! de stupeur –, ainsi que sa main droite ouverte et levée reproduisent autant de signes d’étonnement. Face à lui, une femme couchée sur un long coussin rayé tourne le dos au spectateur. Au-dessous de cette sorte de matelas, une épaisse ligne zigzaguée symbolise les rochers d’une île.
Nous sommes à Naxos, l’une des Cyclades, à mi-chemin entre la Crète et Athènes. La femme couchée est sans doute Ariane, fille de Minos, roi de Crète, et demi-sœur du Minotaure. Elle a quitté son île natale et sa famille pour suivre Thésée, prince d’Athènes venu en Crète pour tuer le monstre dans le labyrinthe : Ariane l’a aidé en lui donnant son fameux fil, pour qu’il puisse sortir des méandres. A Naxos, lors d’une étape du voyage de retour, leur histoire d’amour bascule : Thésée repart seul pour Athènes en abandonnant Ariane endormie sur l’île. Heureusement les dieux veillent, Bacchus en particulier, qui fera de la jeune femme son épouse.
- buste de femme âgée, le visage marqué de cernes et de rides
- buste de femme d’âge mûr, coiffée à la mode de Faustine l’Ancienne (épouse d’Antonin le Pieux, vers 140 après J.-C.)
- buste de jeune fille, coiffée à la mode de Faustine la Jeune (épouse de Marc Aurèle, vers 160-170 après J.-C.)
- masque féminin qui représente la tragédie [photo masque]
- masque de Pan, caractérisé par de petites cornes de chèvre, qui évoque la pantomime
- masque du vieux Silène chauve et barbu, qui désigne la comédie

